mercredi 23 janvier 2008

N'attendez pas

Quand j’aurai laissé les vivants sur l’autre rive et que j’aurai cessé de m’agiter sur la terre, pas de larmes pour moi, pas de sanglots ni de soupirs, j’aurai peut-être enfin décroché une sinécure.

N’allez pas vider votre bourse pour m’acheter un énorme bouquet; ne traînez pas votre chagrin comme des âmes en peine – je serai peut-être plus riche que vous.

N’allez pas raconter aux gens que j’étais un saint; ne me chargez pas de vertus qui n’étaient pas les miennes; si vous avez du bien à dire de moi, de grâce, parlez-en avant que je ne meure.

S’il y a encore des roses dans votre jardin, glissez-en une à ma boutonnière tant que je suis encore parmi vous – aujourd’hui peut-être.

N’attendez pas que je sois parti.

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